Le jardin m’enseigne. J’observe les comportements des plantes spontanées pour comprendre comment jardiner avec. J’ai fait mien les principes de Gilles Cléments : “faire le plus possible avec et le moins possible contre”, le jardinage par soustraction, accepter les plantes spontanées dans la forme du jardin. Les allées et la composition du jardin changent avec le temps. J’y expérimente mon vocabulaire que je réemploie dans mes créations. Je travaille avec des végétaux utiles, résistants aux canicules, écologiques et sans arrosage. Évidemment, les principes de la permaculture sont incarnés dans ce jardin.

Conception, réalisation et animation de 12 actions jardinières qui forment une promenade à l’échelle d’un grand ensemble. Ces actions, toutes situées sur des gazons sans usages, sont des tentatives de mise en place des conditions pour que les habitants s’approprient l’espace public par le jardinage. Tantôt préfiguration des futurs jardins de rez-de-chaussée avec une haie de petits fruitiers, culture autonome de courgettes en façades nord ou encore massifs de rhubarbes pour limiter les vis-à-vis, toujours des plantes comestibles et utiles.

FNE AURA a publié le livret pédagogique argumenté « A l’eau les idées reçues » pour lever les à priori et déconstruire nos préjugés. A destination des élus et des citoyens, ce livret illustré présente les techniques de gestion à la source des eaux pluviales et répond aux craintes liées à l’investissement, à leur insertion dans le cadre de vie ainsi qu’à leur évolution sur le long terme.

J’ai mis en récit deux manières de percevoir les paysages du Val de Loire. L’un porté par les élus de la commune et celui émergeant des “gardiens fiables”, plus cohérence avec les enjeux d’aujourd’hui.
L’ensemble sous forme d’une bande dessinée d'enquête critique, ainsi que d’une expostion personnelle. 

Ce travail a été réalisé dans le cadre de la résidence « Art dans les cités » organisée par l’association Petites Cités de Caractère, en Bretagne, autour de la question du Patrimoine et de la bande dessinée. Pendant six semaines, en visitant six villages je me suis attaché à observer les habitants qui prennent soin, ceux qui ménagent, en particulier, leur jardin. Avec leur relation intime et quotidienne au vivant, ils sont peut-être les nouveaux gardiens fiables à qui nous pourrions confier les clefs de la cité. Mes histoires sont issues d’enquêtes de terrain véritable. Comme un documentariste, je capte le réel pour le retranscrire, à ma manière, sous forme de bande dessinée. Plutôt que de transformer le paysage in situ de l’usager, ce qui est le travail conventionnel du paysagiste concepteur, je m’applique ici à transformer le paysage in visu du lecture. C’est par le prisme de l’aménagement du territoire, des enjeux du paysage rural et du rapport au vivant en général (ce que l’on nomme nature) que se construit le récit critique.

Du 13 août au 13 septembre 2019, l’équipage du radeau-atelier la Glaneuse II a descendu la Loire de Blois à Paimboeuf. Durant 300km, à la vitesse de 2km/h les quatre paysagistes concepteurs du collectif «les êtres Loire» ont partagé ensemble une expérience immersive particulière. Au fil du fleuve, dans une lente dérive, se créer peu à peu un rapport intime entre ces naïfs aventuriers et l'"être Loire".

Travail collectif de la pierre sêche pour rebâtir des murets, murs de soutainement, mur à double parement autours d'une maison creusoise, celle d'Alain Freytet.

Chaque année, j’anime avec les étudiants deux semaines d’échanges sur l’apport du jardin dans l’éducation spécialisée.
Ils ont peu de connaissance, je leur apprends qu’il n’y en a pas besoin, que jardiner est politique, qu’on est tous égaux lorsqu’on jardine, que jardiner fait du bien au corps, à l'esprit, aux autres, que le plus dur dans un jardin c’est de ne rien faire.
Nous arpentons le jardin de l’IRTS, relevons les sensations qu’il nous procure. Nous le cartographions, relevons brièvement le vivant en place, les usages… pour faire émerger des intentions de projet. Nous dessinons, définissons brièvement nos gestes jardiniers, j’apporte des connaissances. Puis nous partons au Parc des lilas observer, récolter boutures, graines, jeunes plants…
Ensuite seulement nous intervenons dans le jardin. Je me place à leur niveau. Les décisions sont prises collectivement.
Nous faisons avec le vivant et non contre. Tout ça dans la joie, la découverte et le froid d’automne.